Les bactéries suscitent l’intérêt des biochimistes pour le développement de nouvelles thérapies, notamment contre le cancer. L’étude des biofilms bactériens et des tumeurs révèle de fortes similitudes : dans les deux cas, il s’agit de communautés cellulaires hétérogènes évoluant dans un environnement pauvre en oxygène et en nutriments, capables de résister aux traitements et d’échapper au système immunitaire. Certaines bactéries empêchent la colonisation de leur environnement par d’autres espèces en produisant des médiateurs chimiques spécifiques ayant déjà prouvé leurs effets anti-croissance et anti-adhésion sur différents modèles biologiques dont des modèles de cancers mammaires. En ce sens, ces composés associés à ces deux phénotypes clés constituent donc une nouvelle source d’agents anticancéreux. Ce projet de recherche doctorale s’appuie sur des souches bactériennes marines déjà sélectionnées et assemblées en de nouveaux systèmes bioproducteurs de métabolites à activité anti-tumorale.
Fort des premiers résultats obtenus sur la bioactivité des métabolites produits par ces assemblages bactériens, le/la stagiaire de Master 2 aura pour objectif de mettre en place les protocoles permettant d’étudier les interactions ligands-récepteurs impliquées notamment dans l’adhésion cellulaire. Deux modèles cellulaires seront utilisés : la lignée MDA-MB-231, modèle d’un cancer du sein triple négatif et impliquant le récepteur CD44, ainsi que la lignée endothéliale HSK-MEC, où les sélectines jouent un rôle clé. Après la mise en place des protocoles dédiés, l’objectif sera d’évaluer si les métabolites bactériens bioactifs sont capables d’interactions avec ces récepteurs, et si leur interaction se traduit par un effet biologique sur l’adhésion cellule/cellule. Pour cela, des tests combinant des approches d’adhésion, de migration et d’immunoblocage seront mis en place. Ces tests permettront à la fois de mesurer l’impact des métabolites sur l’adhésion cellulaire etd’observer les effets fonctionnels de l’inhibition des récepteurs. Cette stratégie devrait permettre d’identifier les cibles et les mécanismes cellulaires affectés par le pré-traitement des cellules parles métabolites bactériens et de déterminer leur rôle dans la modulation des capacités d’adhésion et de migration des cellules.
Remarques : Une bonne connaissance scientifique et technique en culture cellulaire, biochimie et microbiologie est requise. Un travail d’optimisation et de mise en place des protocoles sera nécessaire. Le/la candidate devra également présenter un intérêt pour le domaine de la cancérologie.