Laboratoire : LIENSs UMR CNRS-ULR 7266 – Équipe BCBS
Direction de la thèse :
Adéquation scientifique avec les priorités de l’établissement
Le projet de thèse repose sur la valorisation de ressources naturelles, constituées par des ressources végétales et marines de notre littoral, pour des visées en santé humaine. Ce projet s’inscrit dans les priorités scientifiques de La Rochelle Université et de l’Institut LUDI (Littoral Urbain Durable Intelligent) notamment au travers de sa dynamique en recherche du domaine « Transition environnementale » et des Projets « Santé et Biodiversité ». Il est en adéqua- tion avec la dynamique de recherche du LIENSs qui a la volonté de développer une recherche autour de « La valorisa- tion des ressources du littoral ». Ces ressources naturelles de notre littoral, orientées vers l’extraction de nouvelles molécules utiles en tant qu’anti-infectieux, constitueront des « Solutions Fondées sur la Nature ».
Ce projet propose ainsi une vision intégrée et décloisonnée grâce à une dynamique pluridisciplinaire de la recherche entre plusieurs partenaires :
1) Le projet impliquera principalement l’équipe BCBS de l’UMR LIENSs dont les recherches portent sur l’élaboration par biotechnologie de principes actifs issus des ressources marines et végétales avec l’étude des mécanismes d’action. Plus précisément, le projet s’inscrit dans la stratégie de l’axe 3 de l’équipe BCBS, qui se focalise sur la conception et l’étude de substances naturelles bioactives pour leurs capacités à devenir des anti-infectieux innovants. Les disciplines mises en jeu de notre laboratoire seront ainsi la biochimie, microbiologie, biotechnologie, biologie cellulaire et molé- culaire.
2) Le projet de thèse impliquera également le Dr. Zoulikha REZZOUG du LASIE, notamment pour son expertise dans le traitement des biomasses (DIC, micro-ondes etc…) et la mise en place de procédés d’éco-extraction de molécules issues du végétal, permettant de réduire considérablement la consommation énergétique et d’éliminer les solvants pétroliers.
3) La société Valbiotis sera également partenaire du projet et mettra à disposition ses experts et sa plateforme de recherche en chimie analytique. Elle contribuera donc à la partie caractérisation des molécules bioactives extraites des ressources marines et végétales dans le cadre du projet.
Le projet de thèse consiste à travailler avec des ressources de la nature, notamment des ressources marines de notre littoral, pour relever les défis sociétaux, en apportant des avantages pour le bien-être humain (anti-infectieux).
Ce projet rejoindra l’un des objectifs du LUDI, qui est de favoriser la formation par la recherche d’étudiants inscrits dans des masters de cette composante, par une poursuite en thèse dans un des laboratoires de l’institut. Ce projet doctoral permettra à un étudiant diplômé de Master 2 de mention Biotechnologies de poursuivre en thèse.
Descriptif du sujet (enjeux scientifiques, applicatifs, sociétaux…)
Contexte : Bien que certaines pathologies aient été éradiquées dans certains pays, comme le paludisme en France, de nouvelles maladies infectieuses émergent (le SIDA dans les années 1980, le SRAS au début des années 2000, la COVID- 19 en 2019) et des maladies plus anciennes persistent, comme la tuberculose, la listériose, et la salmonellose. En parallèle, une préoccupation majeure est l’augmentation des infections résistantes aux antimicrobiens, en particulier aux antibiotiques, ce qui est en partie lié à l’usage excessif de ces derniers, ainsi qu’à des lacunes dans la prévention et le contrôle des infections. En France, un pays figurant parmi les plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe (Rapport Spares 2021, source Santé Publique France), ce phénomène est particulièrement préoccupant : le taux de bactéries résistantes est passé de 4 % en 2002 à environ 10 % en 2018. De plus, la mise sur le marché de nouveaux antibiotiques est en déclin, avec seulement un nouvel antibiotique commercialisé entre 2008 et 2012, contre seize dans les années 1980, selon l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine.
Dans ce contexte, les infections microbiennes et virales demeurent une des premières causes de décès dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 13,7 millions de décès en 2019 étaient dus à des infections microbiennes, dont 7,7 millions liés à des infections bactériennes graves. Les infections virales, notamment les hépatites B et C, restent également une cause majeure, avec environ 1,3 million de décès annuels en 2022, en dépit de traitements disponibles. Les enfants en particulier sont touchés, les maladies infectieuses étant l’une des premières causes de décès dans cette tranche d’âge. En outre, les infections peuvent accroître les risques de développer d’autres maladies chroniques, comme certains cancers, les maladies cardiovasculaires, métaboliques, et neurodégénératives. Le mode de transmission des pathogènes est très varié, et certaines infections deviennent de plus en plus contagieuses dans un monde globalisé.
Enjeux scientifiques et applicatifs : Dans ce contexte, la lutte contre les maladies infectieuses représente un défi majeur en matière de santé publique, amplifié par la résistance croissante aux antibiotiques et antiviraux issus de la chimie de synthèse. Le besoin d’identifier de nouvelles thérapeutiques alternatives, moins dépendantes de molécules synthétiques, est aujourd’hui crucial. Les molécules bioactives naturelles, notamment celles extraites des ressources marines algales et végétales, offrent un potentiel significatif pour le développement de nouvelles stratégies anti- infectieuses. Ces composés, notamment les polyphénols, possèdent des propriétés antivirales, antibactériennes et anti-inflammatoires prometteuses.
Enjeu sociétal : Le développement de nouvelles formulations basées sur des extraits naturels de polyphénols s’inscrit dans une démarche de santé globale et de durabilité. Ce projet vise non seulement à répondre à des enjeux de santé publique en proposant des alternatives aux anti-infectieux classiques, mais également à sensibiliser la population à l’importance des molécules bioactives naturelles. A terme, l’ambition de ce travail est de développer deux types de produits innovants : 1) un dispositif médical virucide en spray nasal, à utiliser en prévention contre les infections virales (notamment les infections respiratoires) et 2) un complément alimentaire bactéricide sous forme de gélules, visant la prévention d’infections bactériennes. Ces solutions naturelles et efficaces pourraient être proposées en tant qu’alternatives ou compléments aux traitements anti-infectieux conventionnels. En outre, le développement de tels produits contribuera à la transition vers une médecine plus respectueuse de l’environnement et de la santé humaine.
Impact scientifique et diffusion : Le projet doctoral vise à répondre à deux objectifs principaux :
Découverte de nouveaux anti-infectieux naturels à partir de ressources marines et végétales.
Compréhension des mécanismes d’action de ces molécules à l’échelle moléculaire et cellulaire.
Les résultats de ce travail devraient permettre une avancée significative dans la compréhension des interactions entre les polyphénols et les agents infectieux, tout en ouvrant la voie à des applications concrètes dans le domaine de la santé. Une politique active de diffusion des résultats scientifiques sera mise en place, avec des publications régulières dans des revues spécialisées et des actions de vulgarisation auprès du grand public (conférences, séminaires, journées portes ouvertes).
Contexte partenarial (cotutelle internationale, EU-CONEXUS, partenariat avec un autre laboratoire, une entreprise…)
Le Projet de thèse s’inscrit dans le cadre du Laboratoire Commun PHYTOMAR’INNOV entre la société Valbiotis et le laboratoire LIENSs, financé par l’ANR pour une durée de 5 années. Ce projet vise la création durable d’un laboratoire d’excellence pour l’éco-conception de principes actifs innovants, composés de molécules issues de ressources marines algales et végétales, permettant la conception de produits pour la prévention de maladies infectieuses notamment virales et bactériennes. Il est réalisé également en partenariat avec le LASIE et bénéficiera de son expertise notamment pour ses travaux dans le traitement des biomasses (DIC, micro-ondes etc…) et la mise en place de procédés d’éco-extraction de molécules issus du végétal, permettant de réduire considérablement la consommation énergétique et d’éliminer les solvants pétroliers.
Impacts (scientifiques, technologiques, socio-économiques, environnementaux, sociétaux…)
1. Impacts scientifiques : Les maladies infectieuses, bien qu’en partie maîtrisées dans certaines régions, continuent de poser des défis majeurs à la recherche scientifique, notamment en raison de l’émergence de nouveaux pathogènes et de la résistance croissante aux traitements conventionnels. Ce projet de thèse aura un impact significatif sur l’avancement des connaissances en matière de substances naturelles bioactives, en particulier les polyphénols issus des ressources marines algales et végétales, et leur mécanisme d’action à l’échelle moléculaire et cellulaire. Il fournira également de nouvelles perspectives pour la compréhension des interactions entre agents infectieux et hôtes, avec des applications potentielles dans le traitement et la prévention des maladies infectieuses.
2. Impacts technologiques : Les résultats attendus du projet de thèse permettront le développement de nouvelles formulations anti-infectieuses sous forme de dispositifs médicaux (spray nasal) et de compléments alimentaires (gélules). Ces produits pourraient devenir des outils innovants pour lutter contre les infections virales et bactériennes. En outre, les technologies développées pour l’extraction et la formulation des actifs naturels pourront être transférées à d’autres secteurs industriels, comme la cosmétique, l’agriculture ou l’alimentation animale et végétale, augmentant ainsi leur impact technologique.
3. Impacts socio-économiques : Le projet pourrait générer des retombées économiques importantes en facilitant la création de nouveaux produits à haute valeur ajoutée. La commercialisation de dispositifs médicaux et de compléments alimentaires anti-infectieux naturels pourra répondre à une demande croissante de solutions de santé alternatives, moins dépendantes des molécules de synthèse. Par ailleurs, la création de partenariats industriels en fin de thèse avec des entreprises telles que Danone ou Nestlé Health Science pourrait mener à la pérennisation du projet et à la mise en place d’une Chaire Industrielle. Cela permettrait d’attirer des financements supplémentaires et de lancer des études précliniques et cliniques (phase 1), renforçant ainsi la compétitivité et l’innovation dans le secteur de la santé.
4. Impacts environnementaux : L’utilisation de ressources naturelles marines et végétales pour le développement d’anti-infectieux représente une approche durable, réduisant la dépendance aux substances chimiques de synthèse et limitant ainsi l’empreinte environnementale de la production de médicaments. De plus, la valorisation des algues et des plantes marines comme source de molécules bioactives participe à une gestion plus responsable et éthique des ressources marines, tout en encourageant la biodiversité. Le projet s’inscrit donc dans une démarche éco-responsable, en phase avec les objectifs de réduction de l’empreinte écologique des industries pharmaceutiques et agroalimentaires.
5. Impacts sociétaux : Ce projet répond à des enjeux majeurs de santé publique en proposant des alternatives naturelles et efficaces aux traitements anti-infectieux traditionnels, notamment face à la montée de l’antibiorésistance. Les produits développés offriront des solutions accessibles pour la prévention des maladies infectieuses, contribuant à une amélioration de la qualité de vie des populations. Le projet inclura également une composante importante de diffusion des connaissances auprès des citoyens à travers des initiatives de vulgarisation scientifique (conférences, séminaires, ateliers pédagogiques), contribuant à sensibiliser le public sur l’importance des alternatives naturelles dans la lutte contre les infections.
Contact – Informations – Envoi de candidatures
Pour candidater à cette offre, merci d’envoyer une lettre de motivation, un CV, vos relevés de notes de
Master, et des éventuelles lettres de recommandation aux contacts suivants :
Laboratoire Littoral Environnement et Sociétés LIENSs – UMR 7266 CNRS, La Rochelle Université.
Date limite de dépôt des dossiers : le 31 mai 2025.